Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Burkina Faso : Nouvelle cartographie régionale, affirmation identitaire et renouveau administratif

Publié le par FASO PATRIOTES TV

OuagadougouUn tournant historique vient d’être franchi. Ce mercredi 2 juillet 2025, le Conseil des ministres burkinabè, réuni sous la présidence du Chef de l’État, a adopté une réforme majeure de l’organisation territoriale du pays : le Burkina Faso comptera désormais 17 régions, dont quatre nouvelles, chacune portant un nom endogène affirmé, dans un élan de réconciliation avec l’histoire, la culture et la géographie intime du pays réel.

Drapeau du Burkina Faso
Drapeau du Burkina Faso

🟫 Une réforme d’envergure, ancrée dans les réalités du terroir

Cette décision, mûrie depuis de longs mois dans les arcanes de l’administration territoriale, marque une rupture assumée avec la toponymie héritée de la colonisation ou des découpages technocratiques désincarnés. Désormais, le pays se dote d’une nomenclature enracinée dans les langues nationales, en phase avec l’âme plurielle du Burkina Faso.

Les 17 nouvelles régions sont les suivantes :

  1. - Bankui – Chef-lieu : Dédougou
  2. - Djôrô – Chef-lieu : Gaoua
  3. - Goulmou – Chef-lieu : Fada N’Gourma
  4. - Guiriko:  – Chef-lieu : Bobo-Dioulasso
  5. - Kadiogo – Chef-lieu : Ouagadougou
  6. - Kuilsé – Chef-lieu : Kaya
  7. - Liptako – Chef-lieu : Dori
  8. - Nando – Chef-lieu : Koudougou
  9. - Nakambé – Chef-lieu : Tenkodogo
  10. - Nazinon – Chef-lieu : Manga
  11. - Oubri – Chef-lieu : Ziniaré
  12. - Sirba (nouvelle région) – Chef-lieu : Bogandé
  13. - Soum (nouvelle région) – Chef-lieu : Djibo
  14. - Tannounyan – Chef-lieu : Banfora
  15. - Tapoa (nouvelle région) – Chef-lieu : Diapaga
  16. - Sourou (nouvelle région) – Chef-lieu : Tougan
  17. - Yaadga – Chef-lieu : Ouahigouya

🟨 Des noms endogènes pour une souveraineté culturelle assumée

Cette réforme est à la fois technique, politique et symbolique. Elle s’inscrit dans un projet plus vaste de reconstruction du lien entre l’État et les territoires, et vise à réaffirmer l’identité plurinationale du Burkina Faso, dans toute sa richesse linguistique et culturelle.

Le ministre de l’Administration territoriale, dans une déclaration empreinte de solennité, a souligné que « chaque nom retenu est le fruit d’un travail collaboratif entre linguistes, historiens, leaders coutumiers et représentants locaux ». Ainsi, Bankui évoque le cœur du pays Marka, Guiriko renvoie au royaume historique éponyme des Bobo-Madaré, Djôrô fait écho à la mémoire résistante des Lobi et Yaadga incarne la fierté des Yadsés du Nord.

« Redonner à nos régions les noms de nos ancêtres, c’est aussi redonner à nos peuples le droit de se reconnaître dans leur terre. » – propos du président de la Commission nationale de toponymie, Pr Adama Lankoandé.

🟥 Quatre nouvelles régions : une réponse aux impératifs de gouvernance de proximité

Au-delà de la dimension culturelle, cette nouvelle cartographie administrative est conçue pour répondre à des exigences de gouvernance, de développement équitable et de sécurité.

Les quatre nouvelles régions – Sirba, Soum, Tapoa et Sourou – viennent corriger les déséquilibres structurels observés dans les anciennes circonscriptions régionales.

Sirba, avec Bogandé pour chef-lieu, vise à désengorger la région de l’Est, tout en rapprochant l’administration des populations du Gulmu profond.

Soum, centrée sur Djibo, répond à l’impératif sécuritaire dans le Nord en crise, avec une volonté de réhabilitation, de résilience et de reconstruction.

Tapoa, avec Diapaga, devient une entité à part entière pour mieux gérer les spécificités écologiques et frontalières de la région Est.

Sourou, autour de Tougan, se détache de Bankui pour favoriser un développement mieux articulé autour des plaines fertiles et de l’héritage du Nayala.

🟦 Une volonté de refondation nationale malgré l’adversité
Loin d’être un simple redécoupage administratif, cette décision s’inscrit dans une ambition plus vaste de refondation de l’État burkinabè dans un contexte de résilience face au terrorisme, aux fractures sociales et aux défis humanitaires.

Alors que le pays affronte depuis 2016 une crise sécuritaire d’ampleur inédite, cette réforme territoriale est aussi un message d’unité et de foi en l’avenir. Le gouvernement veut par ce biais ramener la République dans ses marges, offrir aux populations oubliées une visibilité, une voix, une représentation.

« On ne sécurise pas durablement un pays par les armes seules. Il faut l’habiter pleinement, le nommer selon ses vérités, l’aimer avec rigueur, l’administrer avec respect. » – a déclaré un haut conseiller de la Présidence, sous anonymat.

🟩 Réactions contrastées mais globalement favorables
Dans les rues de Dori, Gaoua, Tougan ou Bogandé, les populations accueillent avec fierté la reconnaissance identitaire que cette réforme consacre. Dans les médias, les analyses fusent. Certains saluent un acte de souveraineté culturelle, d’autres y voient une manœuvre politique visant à consolider le maillage territorial en période de transition.

À Ziniaré, siège d’Oubri, les autorités coutumières ont organisé une cérémonie de bénédiction des ancêtres pour « honorer le retour du nom ancestral dans l’espace administratif ». À Banfora, des associations de jeunes ont déjà lancé une campagne de valorisation du nom Tannounyan, symbole du pays Sénoufo.

🟧 Ce que cela change concrètement

À moyen terme, la création de nouvelles régions impliquera :

  1. L’installation de nouveaux gouverneurs, avec un redéploiement administratif progressif ;
  2. La construction de nouvelles infrastructures régionales (hôtels administratifs, résidences de gouverneurs, directions régionales) ;
  3. Une révision des budgets régionaux selon la nouvelle répartition ;
  4. La refonte des politiques publiques territoriales : santé, éducation, sécurité, agriculture.

🔲 Une mémoire réhabilitée, un futur à bâtir

En nommant ses régions avec les mots de son sol, le Burkina Faso fait un geste fort : il se raconte autrement. Il se déleste des oripeaux imposés et revêt le tissu vivant de sa pluralité linguistique et historique.

Ce pays debout, en guerre mais debout, entend ainsi signifier au monde qu’aucune adversité ne saurait faire plier son droit à l’autodéfinition, sa volonté de gouvernance enracinée, et son espoir en une paix durable.

Le nom est une promesse. Et aujourd’hui, le Burkina Faso tient parole.

Saidicus Leberger

Pour Faso Patriotes TV

Commenter cet article