Le Capitaine Thomas Sankara, le Capitaine Ibrahim Traoré : Deux hommes, deux époques, une même vision révolutionnaire
L’histoire politique du Burkina Faso est marquée par des figures charismatiques qui ont su incarner les aspirations profondes du peuple burkinabè. Parmi elles, le Capitaine Thomas Sankara, héros panafricaniste et fervent artisan de la révolution burkinabè des années 1980, et le Capitaine Ibrahim Traoré, actuel chef de l’État, dont l’avènement au pouvoir en 2022 a ravivé les espoirs d'une souveraineté nationale pleine et entière.
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Si leurs contextes diffèrent, leurs trajectoires présentent des similitudes troublantes, notamment dans leur engagement inébranlable à restaurer la dignité du peuple burkinabè, à réaffirmer l'autodétermination nationale et à combattre les influences néocoloniales. Deux hommes, deux époques, mais une même vision révolutionnaire !

Thomas Sankara : L'icône intemporelle de la révolution burkinabè
Arrivé au pouvoir le 4 août 1983, Thomas Sankara s'est immédiatement illustré par son volontarisme politique et son idéal de transformation radicale de la société burkinabè. Il entreprend une politique audacieuse axée sur l'autosuffisance alimentaire, l'émancipation des femmes, la lutte contre la corruption et le rejet du paternalisme des grandes puissances.

Lui qui considérait la dette africaine comme une arme d'asservissement n'a jamais cédé aux pressions des institutions financières internationales. Il préconisait un Burkina Faso affranchi des logiques d'assistanat et ancré dans une dynamique de développement endogène. Son discours au sommet de l’OUA à Addis-Abeba en 1987 résonne encore comme une exhortation à la liberté des peuples africains face à l'hégémonie économique occidentale.
Mais cette vision révolutionnaire sans concession lui vaudra de puissants ennemis. Il sera tragiquement assassiné le 15 octobre 1987, victime d'un complot fomenté par des intérêts étrangers et des forces internes opposées à son programme de rupture.
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Ibrahim Traoré : Héritier d’un combat inachevé ?
Plus de trois décennies après la disparition de Sankara, un autre officier burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, émerge sur la scène politique. Dans un Burkina Faso miné par l'insécurité et la défiance populaire vis-à-vis des classes dirigeantes, il s'empare du pouvoir le 30 septembre 2022, renversant le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
A l’instar de Sankara, Traoré revendique une politique de souveraineté intégrale, affirmant la nécessité pour le Burkina Faso de définir seul son avenir. Sa gouvernance repose sur des principes fondamentaux rappelant l'héritage sankariste :
Une politique de rupture avec les influences néocoloniales, notamment la remise en cause des présences militaires étrangères et des partenariats inéquitables.
L'autonomie stratégique et militaire, illustrée par le recours accru à des alliances diversifiées et un renforcement de la défense nationale.
Une lutte frontale contre la corruption et l'impunité, visant à restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Une mobilisation populaire autour de l’idéal patriotique, appelant les Burkinabè à s'impliquer directement dans la reconquête territoriale et la stabilisation du pays.
Si Traoré n'a pas adopté une rhétorique révolutionnaire aussi marquée que son illustre prédécesseur, ses actions traduisent un rejet des compromissions passées et une volonté affirmée de redonner au Burkina Faso sa souveraineté.
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Une continuité idéologique indéniable
L'ombre de Sankara plane sur la gouvernance de Traoré. Si les contextes historiques et politiques ont évolué, les fondements de leur engagement demeurent comparables.
Tous deux sont issus des rangs militaires, persuadés que l'armée ne doit pas être un simple instrument de coercition, mais un moteur du développement national.
Tous deux ont porté un discours d’affirmation nationale, défiant les ingérences étrangères et promouvant une réappropriation des ressources du pays pour servir les intérêts du peuple.
Tous deux ont mis un point d’honneur à réhabiliter l'honneur et la dignité du Burkinabè, en le plaçant au cœur de la politique de transformation sociale.
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Entre espoir et défis, quel avenir pour l'héritage révolutionnaire ?
Si Thomas Sankara a suscité une ferveur indélébile, il a aussi dû faire face à des adversités internes et externes qui ont précipité sa chute. Aujourd'hui, Ibrahim Traoré, bien que porté par un véritable élan populaire, se trouve confronté à des défis colossaux :
- La lutte contre le terrorisme, qui reste un enjeu existentiel pour le Burkina Faso.
- La résilience économique, avec la nécessité de repenser un modèle de développement endogène.
- La consolidation de la stabilité politique, face aux jeux d'influence et aux tensions internes.
Reste à savoir si Ibrahim Traoré saura déjouer les pièges qui ont coûter la vie à Sankara, et si son réformisme audacieux pourra s'inscrire durablement dans l'histoire du Burkina Faso. Une certitude demeure : l'aspiration du peuple burkinabè à la souveraineté et à la justice sociale est plus vivante que jamais, et le rêve d’une nation forte et libre reste une quête inlassable.
Saidicus Leberger
Pour Faso Patriotes Tv