Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

« Katanga, la danse des scorpions » : un chef-d'œuvre de Dani Kouyaté célébré au Ciné Burkina

Publié le

Ouagadougou Ce mardi soir, la capitale burkinabè a vibré au rythme du cinéma africain avec la projection de « Katanga, la danse des scorpions », dernier-né du réalisateur Dani Kouyaté. Présentée au Ciné Burkina, cette œuvre magistrale, inspirée de la tragédie shakespearienne Macbeth, a captivé un public prestigieux, en présence du Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo et de plusieurs membres du gouvernement.

Dani Kouyaté, réalisateur burkinabè
Dani Kouyaté, réalisateur burkinabè

Une plongée haletante dans les méandres du pouvoir

D’une durée d’une heure et trente minutes, « Katanga, la danse des scorpions » raconte l’histoire de Pazouknaam, un roi trahi par son cousin Katanga, qu’il avait pourtant élevé au rang de chef des armées. Après avoir survécu à un premier complot, le souverain pense s’assurer la loyauté de son parent. Mais Katanga, mû par l’ambition et la soif de pouvoir, finit par l’assassiner et s’emparer du trône. Dès lors, il sombre dans la tyrannie, prêt à tout pour protéger son règne ensanglanté.

Ce récit, où violence, trahison et soif de domination s’entremêlent, trouve une résonance universelle. Inspiré des intrigues de pouvoir intemporelles, il évoque avec acuité les dérives de l’autoritarisme et les affres de la conscience rongée par le crime.

Katanga
Katanga

Un film qui marque les esprits

À l’issue de la projection, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo n’a pas caché son admiration :

« C’est un moment riche en émotions. Nous avons suivi un film qui nous plonge dans l’intrigue du pouvoir, dans la violence, mais qui finit sur une bonne note. C’est un chef-d’œuvre, et nous invitons tous les cinéphiles à aller le voir. »

Accompagné du ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, ainsi que d’autres membres du gouvernement, le chef du gouvernement a salué le talent et la maîtrise cinématographique de Dani Kouyaté.

Un réalisateur à la quête de l’excellence

Fidèle à son engagement pour un cinéma africain profond, engagé et ancré dans les réalités du continent, Dani Kouyaté a exprimé sa satisfaction face à l’adhésion du public :

« Mon rôle en tant qu’artiste, c’est de poser des questions, de mettre en lumière des problèmes afin que le public réfléchisse avec moi pour trouver des solutions. »

Fils de griots, Dani Kouyaté n’en est pas à son coup d’essai. Réalisateur de renom, il a déjà signé des œuvres marquantes telles que Keïta, l’héritage du griot (1995) et Sya, le rêve du python (2001). Professeur à l’université d’Uppsala et à l’École de cinéma et de théâtre de Wiks Folkhögskola en Suède, il conjugue tradition et modernité pour donner une résonance contemporaine aux récits ancestraux africains.

Avec « Katanga, la danse des scorpions », il ambitionnait de remporter l’Étalon d’or de Yennenga. Une audace qui lui a valu le sacre suprême au FESPACO 2025, consacrant ainsi son talent et offrant au Burkina Faso une victoire éclatante sur la scène cinématographique continentale.

Un chef-d’œuvre à ne pas manquer

Entièrement tourné au Burkina Faso, ce film témoigne de la vitalité du cinéma africain et de sa capacité à raconter, avec force et authenticité, les drames universels du pouvoir et de l’ambition. Il ne fait aucun doute que « Katanga, la danse des scorpions » marquera durablement les esprits et s’inscrira parmi les grandes fresques cinématographiques africaines.

Le cinéma burkinabè, berceau du FESPACO, continue de rayonner et de s’affirmer comme un pilier incontournable du 7ᵉ art africain.

Saidicus Leberger

Pour Radio Tankonnon 

Commenter cet article