FESPACO : L’âme du cinéma africain en fête à Ouagadougou
Ouagadougou – Depuis sa création en 1969, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) s’est imposé comme le rendez-vous incontournable du septième art africain. Véritable creuset de la création cinématographique sur le continent, il incarne l’ambition d’un cinéma enraciné dans les réalités africaines et ouvert sur le monde.
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Une plateforme d’échange et de diffusion
Organisé tous les deux ans dans la capitale burkinabè, le FESPACO dépasse largement le cadre d’une simple compétition cinématographique. Son objectif est clair : offrir une vitrine aux œuvres africaines, favoriser les rencontres entre professionnels du secteur et contribuer au développement du cinéma en tant que moyen d’expression, d’éducation et de conscientisation.
Mais son rôle ne s’arrête pas là. L’institution en charge du festival s’investit également dans des projections à but non lucratif en zones rurales, en partenariat avec des ONG, des écoles et diverses institutions. En outre, le FESPACO œuvre à la promotion du cinéma africain sur la scène internationale, consolidant ainsi son influence bien au-delà des frontières du continent.
Le festival bénéficie du soutien financier d’acteurs majeurs, parmi lesquels l’Agence internationale de la francophonie (AIF), le PNUD, l’UNESCO, l’UNICEF et l’Union européenne, ainsi que de nombreux pays partenaires tels que l’Allemagne, la France, la Suède, le Danemark et la Chine.
Un héritage cinématographique enraciné
L’histoire du FESPACO débute en février 1969, sous l’impulsion d’un groupe de passionnés de cinéma, parmi lesquels l’illustre Ousmane Sembène. Lors de cette première édition, cinq pays africains étaient représentés – le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Cameroun et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) – aux côtés de la France et des Pays-Bas, avec 23 films projetés.
Dès 1970, l’événement prend de l’ampleur, rassemblant neuf pays africains et proposant 40 films à son public. Puis, en 1972, il adopte officiellement le nom de Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) et se dote de son prestigieux Étalon de Yennenga, en hommage à la légendaire princesse fondatrice de l’Empire Mossi. En 1979, le festival devient bisannuel, consolidant son rôle de catalyseur de la création cinématographique africaine.
Face aux défis de la distribution des œuvres sur le continent, le festival évolue une fois de plus en intégrant la télévision à son intitulé, devenant le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Cette mutation reflète la nécessité d’explorer de nouveaux circuits de diffusion et d’accompagner les mutations du secteur audiovisuel africain.
Un tremplin pour le cinéma africain
Le FESPACO ne se contente pas de célébrer le cinéma africain, il lui offre une plateforme d’expression et de reconnaissance. Il a révélé des talents majeurs et sacré des œuvres qui ont marqué l’histoire du septième art sur le continent, de Souleymane Cissé à Abderrahmane Sissako, en passant par Gaston Kaboré et Dani Kouyaté.
Aujourd’hui encore, Ouagadougou demeure la capitale du cinéma africain, rassemblant à chaque édition réalisateurs, producteurs, critiques et cinéphiles venus de tout le continent et d’ailleurs. Plus qu’un festival, le FESPACO est un symbole, un espace de dialogue où le cinéma devient le miroir des sociétés africaines, interrogeant leur passé, scrutant leur présent et rêvant leur avenir.
Le cinéma africain, à travers le FESPACO, affirme son identité, refuse l’invisibilité et s’impose sur la scène internationale avec audace et créativité.
Saidicus Leberger
Pour Faso Patriote TV