Burkina Faso : Rupture francophone, un choix pour l'intégrité et l'équité
Ouagadougou, 18 mars 2025 – Dans une décision qui marque un tournant majeur dans sa politique étrangère, le Burkina Faso a officiellement mis fin à sa coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie. Le gouvernement burkinabè justifie ce retrait par l’éloignement de l’institution de ses objectifs premiers de promotion de la coopération culturelle et technique, qui, selon ses dires, s’est peu à peu transformée en « un partial instrument de manipulation politique ».
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Un contexte historique et institutionnel en mutation
Depuis sa création, l’Organisation internationale de la Francophonie a été perçue comme un vecteur de solidarité entre les nations partageant la langue et la culture françaises, œuvrant pour le dialogue interculturel et la coopération technique. À ses débuts, l’institution incarnait l’espoir d’un renouveau des échanges entre les pays francophones, mettant en avant des valeurs de justice, d’égalité et de promotion culturelle. Pourtant, au fil des années, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un dévoiement de cette mission originelle.
Pour le Burkina Faso, longtemps fervent défenseur d’un projet francophone inclusif, la situation actuelle est devenue intolérable. Ouagadougou estime que l’institution ne répond plus aux attentes légitimes des États membres, en particulier en ce qui concerne la mise en œuvre de politiques justes et équitables, en dépit des mutations politiques observées dans plusieurs pays partenaires.
Les raisons d’un désengagement décisif
Au cœur du discours officiel, le gouvernement burkinabè pointe du doigt une dérive préoccupante : l’OIF, jadis bastion de coopération culturelle et technique, se serait muée en un instrument biaisé servant des intérêts politiques partisans. « Le Burkina Faso ne saurait poursuivre sa coopération avec une institution qui ne répond plus à ses attentes légitimes en termes de justice, d’égalité et d’équité », déclarait la communication officielle de Ouagadougou.
Cette critique acerbe se fonde sur l’observation d’un engagement sélectif de l’organisation, notamment lors de la suspension des pays de l’AES – une mesure qui, selon les autorités de Ouagadougou, illustre l’arbitraire et l’injustice dont se fait l’écho dans la gestion de l’institution. Tandis que certains États ayant connu des changements de pouvoir similaires voyaient leurs situations ignorées, l’OIF restait, d’après Ouagadougou, aphone face aux évolutions politiques que justifieraient une réaction différenciée.
La suspension des pays de l’AES : Un signal d’alerte
La question de la suspension des pays de l’AES est au centre du débat. Pour le Burkina Faso, cette mesure, appliquée de manière sélective, témoigne d’un parti pris regrettable et d’une application inégale des principes de solidarité et d’équité qui devraient animer toute organisation internationale. Ce traitement différencié ne saurait être toléré par une nation qui aspire à un ordre mondial fondé sur la justice et le respect des engagements mutuels.
Ainsi, le désengagement du Burkina Faso apparaît comme une réponse ferme à une politique perçue comme partiale, qui ne permet plus d’envisager une coopération sur un pied d’égalité entre les États membres. Cette rupture, saluée par certains observateurs, réaffirme la volonté de Ouagadougou de défendre des principes démocratiques et de souveraineté, même au prix de se détacher d’un réseau historique.
Réactions et implications internationales
Le retrait du Burkina Faso de l’Organisation internationale de la Francophonie ne manque pas de susciter de vives réactions sur la scène internationale. Dans certains milieux diplomatiques, cette décision est perçue comme un acte de fermeté et de lucidité, témoignant de la volonté du pays de recentrer ses partenariats autour de valeurs réellement partagées.
D’autres observateurs y voient quant à eux le prélude à une redéfinition des alliances culturelles et techniques en Afrique, dans un contexte mondial où la quête de souveraineté et d’autonomie se fait de plus en plus pressante. Le départ de Ouagadougou pourrait ainsi encourager d’autres nations à reconsidérer leur engagement dans des institutions internationales, si ces dernières ne parviennent plus à garantir une gestion impartiale et équilibrée des relations interétatiques.
Conséquences pour la politique étrangère burkinabè
Sur le plan national, la décision marque une rupture symbolique avec un passé où l’appartenance à la Francophonie était synonyme d’appui et de solidarité. Le gouvernement du Burkina Faso entame désormais une nouvelle ère de sa diplomatie, fondée sur la recherche de partenariats qui respectent pleinement ses aspirations en matière de justice, d’égalité et d’équité.
Ce repositionnement stratégique s’inscrit dans une démarche plus large de diversification des alliances internationales. En se détachant d’une institution qu’il juge dévoyée, Ouagadougou affiche sa détermination à collaborer uniquement avec des partenaires qui partagent une vision sincère du développement culturel et technique, exempt de toute instrumentalisation politique.
Perspectives d’avenir : Vers une nouvelle architecture des coopérations internationales
La sortie de l’Organisation internationale de la Francophonie ouvre un nouveau chapitre pour le Burkina Faso. Ce choix, empreint d’une volonté de regagner en intégrité et en autonomie, incite la nation à explorer de nouveaux horizons en matière de coopération régionale et internationale. Dans ce contexte, le pays envisage de renforcer ses relations avec d’autres institutions et acteurs globaux, qui privilégient une approche fondée sur le respect mutuel et la justice.
Par ailleurs, cette décision pourrait contribuer à redéfinir le paysage des alliances culturelles en Afrique, en invitant d’autres États à s’interroger sur la pertinence de leurs engagements actuels. La quête d’une coopération véritablement équitable se trouve ainsi placée au cœur des débats diplomatiques contemporains, marquant un tournant vers une ère nouvelle où chaque partenariat sera scruté au prisme de l’équité et du respect des valeurs universelles.
Conclusion
Le départ du Burkina Faso de l’Organisation internationale de la Francophonie, effectif depuis le 28 février 2025, constitue un geste fort, porteur d’un message clair : la nation burkinabè refuse de cautionner une dérive qui ferait fi des principes de justice, d’égalité et d’équité. Ce retrait, qui résonne comme un cri d’alarme contre la manipulation politique, ouvre la voie à une redéfinition des partenariats internationaux, guidée par la rigueur morale et le respect des engagements réciproques.
Dans un monde en pleine mutation, le choix du Burkina Faso illustre la nécessité pour chaque État de s’affirmer dans sa quête de souveraineté et de dignité, en ne s’engageant qu’avec des institutions à l’image de ses aspirations les plus profondes. Une rupture, certes douloureuse, mais indispensable pour forger une coopération internationale à la hauteur des défis contemporains.
Saidicus Leberger
Pour Faso Patriotes TV