Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Affaire Platini-Blatter : le parquet suisse requiert 20 mois de prison avec sursis

Publié le

Le parquet suisse a requis, ce mardi, une peine de 20 mois de prison avec sursis contre Michel Platini et l’ancien président de la FIFA, Sepp Blatter, rejugés en appel après leur acquittement en première instance dans une affaire de paiement controversé.

Blatter et Platini
Blatter et Platini

La Cour d’appel extraordinaire du Tribunal pénal fédéral, réunie à Muttenz (nord-ouest de la Suisse), rendra sa décision le 25 mars prochain. Ce dossier, qui a brisé la carrière des deux dirigeants, porte sur une escroquerie présumée et pourrait théoriquement leur valoir jusqu’à cinq ans de prison.

Une peine avec sursis demandée

Le procureur Thomas Hildbrand a renoncé à requérir une peine ferme et a proposé une condamnation assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve de deux ans, reprenant ainsi les réquisitions formulées lors du premier procès en 2022. Pendant plus de trois heures et demie, il a minutieusement démonté la défense des deux accusés, rejetant la thèse d’un prétendu « contrat oral » qui justifierait le paiement litigieux.

Selon Michel Platini et Sepp Blatter, un accord verbal aurait été conclu pour rémunérer à hauteur d’un million de francs suisses annuels les services de conseiller rendus par l’ex-capitaine des Bleus entre 1998 et 2002. Faute de ressources financières suffisantes à l’époque, la FIFA ne lui aurait versé, dans un premier temps, que 300 000 francs suisses par an, le solde devant être payé ultérieurement.

C’est sur cette base que Platini, alors président de l’UEFA, a adressé en 2011 une facture de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) à la FIFA, signée par Blatter et validée par l’instance dirigeante du football mondial.

Une version « invraisemblable » selon le parquet

Cette justification n’a pas convaincu l’accusation. Thomas Hildbrand a souligné que, dès 1999, la FIFA disposait de suffisamment de liquidités pour honorer l’intégralité du paiement, et que ses réserves financières s’élevaient à 328 millions de francs suisses en 2002.

Il a également insisté sur l’absence de toute trace écrite de cet accord, l’absence de témoins et le fait qu’aucune provision n’avait été inscrite dans les comptes de l’organisation. « Cela est contraire aux usages commerciaux et aux pratiques habituelles de la FIFA », a-t-il martelé, estimant que ces éléments attestent du caractère frauduleux de la transaction.

Une FIFA absente mais partie civile

Le procès en appel, débuté lundi, devrait se poursuivre au plus tard jusqu’à jeudi avec les plaidoiries de la défense. Fait notable, bien que la FIFA soit partie civile et se soit jointe à l’appel du parquet, elle n’a pas dépêché de représentants à Muttenz et n’a formulé aucune demande spécifique.

À l’issue de ce procès, la décision de la Cour d’appel du Tribunal pénal fédéral pourrait sceller définitivement le sort de Michel Platini et Sepp Blatter, dont l’affaire a marqué l’un des plus grands scandales de gouvernance dans l’histoire du football mondial.

FASO PATRIOTES TV

 

Commenter cet article